Conseils chienConseils chatSanté du chienMon chien boite : origines de la boiterie et prise en chargeVous avez remarqué que votre toutou boite et vous vous demandez pourquoi ? Les causes peuvent être multiples et variées. Découvrez ce que vous pouvez faire pour soulager votre chien.
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Votre boule de poils boite et vous ne savez pas pourquoi ? Les douleurs articulaires, osseuses ou musculaires peuvent être très invalidantes pour votre animal et il est important de les diagnostiquer rapidement afin que la prise en charge soit la plus rapide et la plus efficace possible. Les causes sont extrêmement variées. Dans cet article, nous vous expliquons comment reconnaître les symptômes d'une boiterie chez le chien et ce qu'il faut faire si votre chien boite.
Votre boule de poils boite et vous ne savez pas pourquoi ? Les douleurs articulaires, osseuses ou musculaires peuvent être très invalidantes pour votre animal et il est important de les diagnostiquer rapidement afin que la prise en charge soit la plus rapide et la plus efficace possible. Les causes sont extrêmement variées. Dans cet article, nous vous expliquons comment reconnaître les symptômes d'une boiterie chez le chien et ce qu'il faut faire si votre chien boite.
La boiterie chez le chien est une atteinte fréquente mais aux origines complexes et extrêmement diverses.
Chez un chien, une fracture peut survenir dans plusieurs situations : chute, bagarre entre chiens, accident de la voie publique (voiture...). Plus rarement, des fractures spontanées dites pathologiques peuvent survenir en cas de faiblesse de la structure osseuse comme une infection osseuse ou une tumeur.
Une fracture peut être simple ou complexe lorsque l'os est fragmenté, ce qui complique encore la prise en charge. Lorsqu'une plaie cutanée est associée à la fracture, on parle de fracture ouverte.
Lors de fractures, votre compagnon va pouvoir présenter une boiterie d'intensité plus ou moins importante, il peut même ne plus poser la patte du tout. Parfois, des déformations de la patte atteinte assez impressionnantes peuvent être présentes !
Une infection osseuse apparaît toujours à la suite d'une cause sous-jacente. Selon la partie touchée de l'os, on parlera d'ostéomyélite (os + moelle), de périostite (périoste qui est la couche la plus superficielle de l'os), ou d'ostéite ou de myélite simple. On distingue 2 grandes origines :
Les ostéomyélites concernent 2 à 5 % des fractures. Un chien atteint d'une infection osseuse peut présenter les symptômes suivants : fièvre, baisse de l'appétit et de l'état général, fatigue, boiterie avec ou sans suppression d'appui, et localement des rougeurs, gonflements...
La panostéite est une affection du jeune chien en croissance entre 5 et 15 mois, en particulier les mâles. On retrouvera surtout une atteinte de la moelle osseuse des os. Les chiens de grande race sont les plus touchés. Ce sont essentiellement les pattes avant qui sont concernées par cette pathologie.
Un chien atteint de panostéite présente une boiterie soudaine due à la douleur, souvent sans appui, et une douleur à la palpation de l'os concerné. Une atteinte de l'état général peut également être rapportée.
Les tumeurs osseuses sont relativement fréquentes chez le chien âgé (plus de 7 ans en général) et sont le plus souvent malignes, elles correspondent à des cancers des os. C'est le cas de l'ostéosarcome qui représente presque 85 % des tumeurs osseuses. Des métastases peuvent alors survenir dans les poumons, les autres os, la thyroïde ou encore aux mamelles.
Les ostéosarcomes se manifestent chez les grands chiens sous la forme de masses douloureuses sur les os des membres. Cette masse est souvent accompagnée d'un poil clairsemé et de déformations osseuses. Les petits chiens sont moins atteints par ce type de tumeur. Lorsque ces derniers sont touchés, cela se manifestera sous la forme de masse douloureuse sur la colonne vertébrale, les côtes, le bassin...
Une entorse ligamentaire est une élongation ou une rupture d'un ligament entraînant une instabilité de l'articulation. Cette affection entraîne une boiterie de votre toutou qui sera douloureux lors de la mise en mouvement de l'articulation concernée. Elles peuvent survenir en cas de choc et faux mouvement. L'obésité du chien favorise l'apparition d'entorse ! Nous pouvons distinguer trois stades d'entorses :
Une luxation correspond au stade 3 de l'entorse. En effet, cela représente en fait une rupture ligamentaire associée à une perte de contact des surfaces articulaires. La luxation peut être traumatique ou congénitale.
La dysplasie du coude est une cause d'arthrose du coude pouvant apparaître très tôt et être très invalidante. Les mâles sont plus touchés que les femelles. L'âge moyen d'apparition est situé entre 4 et 8 mois. Plusieurs causes peuvent être à l'origine de dysplasie du coude : incongruence articulaire, ostéochondrite disséquante (voir paragraphe suivant) ou autres pathologies. Une prise en charge chirurgicale est souvent recommandée.
Cette maladie correspond à un défaut d'ossification à l'origine d'une fissuration du cartilage articulaire duquel un morceau peut se détacher et finir mobile dans l'articulation. On obtiendra alors une inflammation de l'articulation responsable d'une boiterie. Cette maladie concerne surtout les jeunes chiens de grandes races et surtout les mâles. Cette affection concerne surtout l'épaule, le coude et le genou.
La rupture du ligament croisé du genou est une atteinte assez fréquente qui se manifeste par une boiterie de la patte arrière de votre chien. En effet, si votre boule de poils boite de la patte arrière, il y a des chances qu'une atteinte du ligament croisé soit survenue. Une rupture du ligament croisé entraînera une inflammation et une instabilité de l'articulation à l'origine de la boiterie. Le surpoids est là aussi un facteur favorisant.
Cette pathologie fréquente du chien âgé est à ne pas sous-estimer. Elle concerne le plus souvent les chiens de grande taille. En effet, ces chiens présentent souvent une dysplasie de la hanche, c'est-à-dire un mauvais emboîtement des os entre le fémur et le bassin, qui prédispose grandement les chiens de grande race à l'arthrose. D'autres maladies prédisposent à l'arthrose comme les ostéochondrites disséquantes ou les ruptures de ligaments croisés non traitées. L'obésité est un facteur favorisant l'apparition d'arthrose. L'arthrose est une dégénérescence et une dégradation voire une destruction du cartilage articulaire à l'origine de douleur et de boiterie.
Les épillets sont des épis secs que l’on retrouve en printemps/été dans les champs/parcs/jardins, et en randonnées. Par sa structure, il s’accroche aux poils de vos animaux et progresse uniquement vers l’avant ! Il est capable de traverser la peau et d’entrer dans la patte de votre chien, au niveau des coussinets par exemple ! Les chiens à poils longs sont particulièrement à risque car ces derniers s’accrochent plus facilement. L’épillet est un corps étranger qui engendrera une inflammation puis une infection sur tout son trajet.
Un épillet peut perforer la peau et laisser un point d’entrée sur la patte de votre chien qui sera douloureux ! Votre compagnon va boiter, se mordiller/lécher la patte, et si ce dernier continue sa route, des abcès peuvent se former sur son chemin ! D'autres processus peuvent entraîner une boiterie de ce type comme une piqûre d'insecte entre les coussinets. Ces causes accidentelles peuvent être importantes et doivent être prises en charge rapidement pour éviter que l'épillet ne progresse trop !
Une plaie ou une blessure quelconque peut aussi faire boiter votre toutou, que ce soit via une blessure sur un grillage, un morceau de verre, une bagarre, une infection de la griffe...
Certaines maladies neurologiques peuvent aussi être à l'origine de phénomènes ressemblant à une boiterie. Il est alors important de distinguer ces maladies de réelles boiteries ! Dans le cadre de ces maladies, des troubles de perte d'équilibre généraux peuvent survenir et peuvent faire penser à une boiterie qui n'en est en réalité pas une. Des analyses sanguines et examens d'imagerie plus poussés peuvent alors s'avérer nécessaires en cas de mauvais fonctionnement du système nerveux.
Cependant, on peut aussi retrouver des lésions des nerfs des membres pouvant être à l'origine de boiteries qu'il est important de distinguer de toutes les pathologies précédentes.
Dans tous les cas, si votre compagnon boite, il est nécessaire de prendre rendez-vous et de consulter votre vétérinaire. Votre vétérinaire réalisera dans un premier temps un examen clinique général suivi d'un examen orthopédique approfondi qui consiste à examiner les pattes de votre chien.
Votre vétérinaire examinera la peau pour y trouver une éventuelle plaie, mobilisera toutes les articulations du membre pour déterminer si le problème est articulaire et dans ce cas déterminer l'articulation atteinte, palper le membre pour déceler un éventuel gonflement, une rougeur, zone douloureuse ou une chaleur anormale signe d'une inflammation.
Il comparera les membres entre eux pour déterminer si un membre est anormalement épais ou au contraire anormalement mince qui pourrait refléter une fonte musculaire et donc un problème chronique. À l'issue de cet examen, votre vétérinaire sera capable de vous dire quel membre est atteint et aussi quelle partie du membre ou quelle articulation est concernée.
Cet examen, mis en corrélation avec le contexte de la blessure et aux informations de votre animal (âge, sexe, race...) permettra à votre vétérinaire de formuler des hypothèses qu'il faudra vérifier par des examens complémentaires.
La radiographie est très souvent le premier examen complémentaire réalisé car il permet de diagnostiquer une grande partie des boiteries de votre chien. En effet, une radiographie permet de visualiser les fractures, les dysplasies, les tumeurs osseuses et articulaires, les luxations, les infections osseuses... Elle ne permet cependant pas de tout visualiser. En effet, certaines affections comme l'ostéochondrite disséquante, les entorses... ne sont généralement pas visibles à la radiographie et nécessitent d'autres examens complémentaires.
Cet examen consiste à visualiser directement l'intérieur de l'articulation atteinte avec un petit endoscope. C'est un examen de choix notamment en cas d'ostéochondrite disséquante et permet en plus dans ce cas-là de retirer le morceau de cartilage qui s'est détaché et qui est mobile dans l'articulation et a donc aussi un but thérapeutique. Il sera cependant nécessaire de prendre rendez-vous avec un vétérinaire spécialisé et ayant l'équipement nécessaire à la réalisation de cet examen.
Parfois, un scanner peut s'avérer nécessaire dans certains cas. Par exemple, certains fragments osseux lors de fractures ne sont pas visibles à la radio mais le scanner peut permettre de les visualiser et est alors nécessaire au diagnostic. Là aussi, il conviendra de consulter un vétérinaire équipé d'un scanner.
Il est à noter que ces examens complémentaires peuvent représenter des coûts importants. Dans ce contexte, une assurance pour chien peut être une ressource précieuse pour prendre en charge les frais associés à ces examens et faciliter l'accès aux soins nécessaires pour votre animal.
Certains cas ne nécessitent pas de prise en charge chirurgicale mais simplement une prise en charge médicale. La plupart du temps, cette prise en charge nécessite de mettre votre boule de poils au repos, mettre en place des anti-inflammatoires, une cryothérapie pour les premières heures post traumatiques puis exposition à la chaleur pour la cicatrisation. C'est par exemple le cas des entorses sans luxation.
Dans le cas d'une blessure ou plaie simple, une prise en charge par des soins locaux de la plaie avec éventuelle fermeture de celle-ci à l'aide de points ou d'agrafes peut être nécessaire. Des anti-inflammatoires et antibiotiques peuvent aussi être indiqués.
Une prise en charge chirurgicale peut être souvent nécessaire lors de boiterie en fonction de son origine. En effet, lors de fractures, rupture de ligament croisé, dysplasie sévère, ostéochondrite disséquante, luxation complète... La prise en charge chirurgicale est la plus indiquée et nécessite souvent un vétérinaire praticien spécialisé.
Dans le cas d'un épillet, une prise en charge chirurgicale peut aussi être nécessaire pour retirer le corps étranger.
Benjamin Bernelas
Étudiant en A5 à l'école vétérinaire de Lyon.
