L’épilepsie chez le chien : causes, symptômes et traitements

a. L’épilepsie secondaire 

Toute anomalie touchant le cortex cérébral ou le thalamus peut entraîner de l’épilepsie. C’est ce que l’on appelle épilepsie structurale ou épilepsie lésionnelle. Parmi les causes les plus fréquentes, on retrouve les tumeurs cérébrales, les encéphalites, les traumatismes crâniens, certaines malformations congénitales ou encore les accidents vasculaires cérébraux (AVC). Dans ces situations, l’examen de choix pour explorer et confirmer ces anomalies reste l’IRM, qui permet une analyse fine du cerveau et aide le vétérinaire à poser un diagnostic précis.

Il existe également des causes dites « extra-crâniennes », responsables de crises convulsives. On parle alors de crises réactionnelles, car elles ne proviennent pas directement du cerveau, mais d’un déséquilibre ou d’une maladie touchant d’autres organes. Ces crises peuvent apparaître lors d’intoxications (produits ménagers, plantes toxiques, médicaments), d’hypoglycémie, d’hypocalcémie ou encore en cas d’insuffisance hépatique sévère. Dans ce cadre, une prise de sang est essentielle car elle permet de contrôler la plupart de ces paramètres et d’orienter rapidement vers le traitement adapté.

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b. L’épilepsie idiopathique 

Dans environ la moitié des cas, aucune cause précise n’est identifiée pour expliquer l’apparition des crises convulsives : on parle alors d’épilepsie primaire ou épilepsie idiopathique. Cette forme d’épilepsie n’est pas liée à une lésion visible du cerveau ni à une maladie sous-jacente, mais à une prédisposition génétique encore imparfaitement comprise. On estime que près de 92 % des chiens atteints d’épilepsie idiopathique sont des chiens de race, ce qui souligne l’importance du facteur héréditaire.

Certaines races sont particulièrement touchées : par exemple, la prévalence de la maladie atteint presque 15 % chez les Border Collies, mais d’autres races comme le Berger Allemand, le Labrador Retriever, le Beagle ou encore le Berger Australien sont également concernées. Chez ces chiens, l’épilepsie apparaît souvent entre l’âge de 1 et 5 ans, et se manifeste par des crises récurrentes qui nécessitent un suivi vétérinaire régulier et, dans la majorité des cas, la mise en place d’un traitement médicamenteux au long cours.

Cette forme d’épilepsie n’est pas curable, mais une prise en charge adaptée permet de réduire la fréquence et l’intensité des crises, améliorant ainsi nettement la qualité de vie de l’animal et de ses propriétaires.

a. Une maladie polymorphe 

L’épilepsie est une affection qui peut se manifester sous des formes très variées, avec une grande diversité d’expressions cliniques. Dans certains cas, seule une partie des neurones présente une activité électrique anormale : on parle alors de crises focales. Selon la zone précise du cerveau impliquée, ces crises peuvent prendre des formes très différentes. Certains chiens présentent des tremblements ou des mouvements involontaires localisés à une région du corps (par exemple une patte, une oreille ou la face), tandis que d’autres peuvent avoir des comportements étranges comme des mouvements stéréotypés, des hallucinations visuelles ou auditives, voire des réactions comportementales inhabituelles, parfois associées à de l’agressivité ou à de l’anxiété passagère.

Il est également possible que l’activité électrique anormale touche l’ensemble du cortex cérébral : on parle alors de crise convulsive généralisée. Dans ce cas, le chien perd brutalement connaissance, tombe au sol en décubitus (couché sur le flanc) et présente souvent des convulsions intenses, avec des mouvements de pédalage, une salivation abondante, et parfois une perte d’urine ou de selles. Ces crises impressionnantes, bien que souvent brèves, nécessitent une prise en charge adaptée, car leur répétition peut mettre en danger la santé de l’animal.

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b. Quelles sont les différentes phases d’une crise généralisée ? 

1. La première phase correspond aux prodromes : durant cette phase vous pouvez remarquer des changements dans le comportement de votre chien dans les 24 à 48h précédant la crise. Ces modifications peuvent passer inaperçues, notamment lors des premières crises.  
2. Juste avant la crise a lieu la phase d’aura : votre chien « sent » qu’il va se passer quelque chose, il peut vous sembler nerveux, rechercher votre présence ou au contraire chercher à s’isoler. 
3. Vient ensuite l’ictus : c’est la crise en elle-même. Votre chien présente des contractions musculaires involontaires : vous pouvez observer des convulsions qui peuvent s’arrêter et reprendre. Votre chien vous semble « absent », il est possible qu’il urine, fasse des selles ou vomisse. C’est une phase très impressionnante qui dure en général moins de 5 minutes. 
4. Enfin, la dernière phase correspond au post-ictus : c’est la phase de récupération qui peut durer plusieurs jours. Selon leur durée et leur fréquence, les crises convulsives peuvent épuiser votre  compagnon à quatre pattes. Il peut être essoufflé, boire excessivement, se déplacer d’une démarche  chancelante, etc. Il est important de laisser votre compagnon à quatre pattes au calme, ne le manipulez pas car il peut présenter des hallucinations et potentiellement de l’agressivité. N’hésitez pas à contacter votre vétérinaire traitant si son état vous inquiète. 

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Après chaque crise d’épilepsie, votre chien en garde des séquelles. C’est pourquoi il est important  d’avoir un bon suivi auprès d’un vétérinaire afin de limiter l’impact de ces crises sur votre chien et de maximiser son espérance de vie.

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c. La fréquence des crises

Les fréquences des crises d'épilepsie chez les chiens peuvent varier considérablement. Certains chiens peuvent ne jamais en subir, tandis que d'autres peuvent en subir plusieurs par jour. La fréquence des crises dépend de nombreux facteurs, notamment l'âge, la race, les antécédents médicaux et les causes sous-jacentes de l'épilepsie.

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En général, les chiens atteints d'épilepsie commencent à présenter des symptômes entre 1 et 5 ans. Les chiens plus âgés peuvent également développer des crises d'épilepsie, mais cela est plus rare. Les races de chiens telles que le Golden Retriever, le Labrador Retriever, le Beagle et le Grand Danois sont plus susceptibles de développer des crises d'épilepsie.

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La fréquence des crises peut également être influencée par des facteurs tels que le stress, la fatigue, la consommation de certaines substances et les modifications hormonales. C'est pourquoi il est important de surveiller de près les habitudes de votre chien et de consulter un vétérinaire en cas de modification ou d'aggravation des symptômes.

En gros, la fréquence des crises d'épilepsie chez les chiens est variable et dépend de nombreux facteurs. Si votre chien présente des symptômes d'épilepsie, il est important de consulter un vétérinaire pour évaluer la situation et élaborer un plan de traitement approprié.

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Le saviez-vous ? 

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a. Pourquoi est-ce important de traiter mon chien s’il est épileptique ? 

On ne guérit pas de l’épilepsie « primaire », alors pourquoi traiter ? Sans traitement, la maladie peut évoluer vers l’aggravation. Votre compagnon peut développer des troubles comportementaux de plus en plus graves, les crises peuvent devenir plus longues et plus fréquentes. Le status epilepticus (crises qui se succèdent sans temps de récupération, ou crise de plus de 5 minutes) peut se prolonger jusqu’à l’épuisement du chien et conduire à son décès. 

Ainsi, il est important de mettre en place un traitement le plus précocement possible afin de réduire la fréquence, la gravité et la durée des crises. Ceci permet d’assurer une qualité de vie pour le chien et son parent. C’est un traitement à vie, qui nécessite des suivis réguliers chez le vétérinaire afin d’administrer la bonne dose de médicament : la dose minimale pour contrôler les crises tout en limitant les effets secondaires. 

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b. Quels sont les traitements possibles ? 

Si l’épilepsie de votre chien est consécutive à une cause lésionnelle, il est recommandé de traiter, dans la mesure du possible la cause primaire. 

Pour les épilepsies idiopathiques ou les épilepsies lésionnelles dont on ne peut traiter la cause, il est possible de mettre en place un traitement médical. Les molécules disponibles sont les barbituriques et les benzodiazépines : elles permettent de réguler les activités électriques anormales du cerveau. Le traitement est à prendre par voie orale.

Votre vétérinaire commence généralement  par prescrire une molécule et prévoit un contrôle afin de vérifier l’efficacité : les crises sont-elles contrôlées ? Le taux d’antiépileptique dans le sang de votre chien est-il correct ? Si besoin, il pourra augmenter les doses.

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Si l’épilepsie est toujours réfractaire au traitement, il rajoutera une nouvelle molécule en association avec la première. Dans de rares cas l’association de trois molécules est nécessaire. Les contrôles sont indispensables afin de traiter à la dose optimale et de limiter les effets secondaires dont la sédation.

Il est également fortement recommandé de stériliser les chiennes souffrant d’épilepsie. En effet, les chaleurs peuvent être à l’origine du déclenchement des crises. De plus, l’épilepsie ayant un caractère génétique, la stérilisation permet d’éviter de reproduire des chiens ayant une forte probabilité de donner des chiots épileptiques. 

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L’anxiété est un facteur favorisant l’apparition des crises d’épilepsie : offrez à votre compagnon poilu un environnement calme et stable et n’hésitez pas à prendre conseil auprès d’un vétérinaire comportementaliste si votre chien a un tempérament anxieux.

Si vous avez un chien épileptique, les frais de vétérinaire peuvent vite monter à des sommes  astronomiques. Pour pallier à cela, n’hésitez pas à souscrire à notre assurance pour chien. Chez Dalma par exemple, nous vous remboursons une partie ou la totalité des frais vétérinaire en fonction de la  formule que vous choisissez, pour un maximum de sérénité ! 

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c. Comment calmer un chien qui fait une crise d'épilepsie ?

Lors de la crise, sécurisez l’environnement en éloignant les objets susceptibles de blesser votre chien. Eteignez la musique et la télévision, évitez les lumières vives : l’environnement doit être calme. Si votre vétérinaire vous a prescrit du valium (médicament anticonvulsivant), administrez-le en intrarectal. Après la crise, laissez votre chien au calme, il peut mettre plusieurs jours à se remettre. 

Il n’est pas toujours facile pour votre vétérinaire de bien évaluer la situation car il est rare qu’un animal fasse une crise lors d’une consultation. Afin de l’aider au mieux à mettre en place le traitement le plus adapté à votre chien voici quelques petits conseils. 

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Premièrement, il est important de tenir un historique des crises :

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• Notez sur un petit calepin la date et l’heure à laquelle les crises surviennent, inscrivez également la durée des crises (si la crise dure plus de 10 minutes c'est un cas d'urgence, il faut consulter un vétérinaire au plus vite).
• Si plusieurs crises surviennent à la suite, y a-t-il une phase de récupération ?
• Votre chien reste-t-il conscient ?
• Combien d’heures ou de jours votre compagnon met-il à récupérer un comportement normal à l’issue de sa crise d’épilepsie ?

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Toutes ces informations seront précieuses pour votre vétérinaire. Si vous êtes plusieurs lors de la survenue d’une crise, l’un de vous peut éventuellement filmer le comportement de votre chien sur son téléphone portable afin de pouvoir montrer la vidéo à votre vétérinaire lors de la prochaine consultation. 

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Focus sur le cas particulier des chiens de race Lagotto Romagnolo : Il existe chez cette race une forme d’épilepsie bénine. Les crises apparaissent entre 5 et 9 semaines et  disparaissent spontanément avant les 13 semaines du chien. Cette affection est transmissible  génétiquement.

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d. Est-ce que le chien souffre quand il fait des crises d'épilepsie ?

Les crises d'épilepsie chez les chiens peuvent être effrayantes à regarder et peuvent susciter des préoccupations quant à la douleur ressentie par l'animal. Cependant, il n'est pas clair si les chiens souffrent pendant une crise d'épilepsie.

Les crises d'épilepsie sont causées par des décharges anormales dans le cerveau, ce qui peut entraîner des symptômes tels que des convulsions, des mouvements incontrôlés et des pertes de conscience. Pendant une crise, le chien peut sembler être inconscient et ne pas réagir à son environnement, mais il est peu probable qu'il ressente de la douleur.

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Cependant, il est important de noter que les chiens peuvent souffrir de complications après une crise, telles que des douleurs musculaires, des blessures et des traumatismes liés à la convulsion. De plus, les crises fréquentes peuvent entraîner un stress émotionnel pour le chien et affecter sa qualité de vie.

En conclusion, il n'est pas clair si les chiens souffrent pendant une crise d'épilepsie, mais il est important de consulter un vétérinaire pour évaluer les besoins de votre chien et gérer les épisodes épileptiques de manière adéquate.

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e. Comment calmer un chien après une crise d'épilepsie ?

Une fois la phase convulsive terminée, votre animal épileptique entre dans une période de récupération délicate. Restez à ses côtés en lui parlant doucement pour le rassurer, car il peut se sentir désorienté.

Respectez ses besoins : caressez-le délicatement s'il recherche le contact, ou laissez-lui de l'espace s'il préfère s'isoler. Proposez-lui de l'eau fraîche et une petite quantité de nourriture, car les convulsions consomment énormément d'énergie. Surveillez ses déplacements car il risque de tituber.

Votre vétérinaire peut prescrire des compléments anti-stress pour faciliter cette phase de récupération chez votre animal épileptique.

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f. Quelle est l'espérance de vie moyenne d'un chien épileptique ?

L'espérance de vie d'un chien atteint d'épilepsie peut varier considérablement selon les causes sous-jacentes de la condition et la fréquence et la gravité des crises. En général, les chiens atteints d'épilepsie vivent une vie normale et peuvent même atteindre l'âge moyen de leur race s'ils reçoivent un traitement approprié et adéquat.

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Cependant, certains chiens peuvent subir des complications graves associées à l'épilepsie, telles que des blessures liées à des convulsions incontrôlées, des infections cérébrales ou des troubles du comportement. Ces complications peuvent réduire considérablement l'espérance de vie du chien et nécessitent un traitement rapide et adéquat pour minimiser les risques pour la santé.

Il est important de consulter un vétérinaire en cas de diagnostic d'épilepsie chez votre chien pour évaluer les besoins de votre animal et élaborer un plan de traitement adéquat. Un traitement approprié peut aider à contrôler les symptômes de l'épilepsie et à améliorer la qualité de vie de votre chien, ce qui peut prolonger sa durée de vie.

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En conclusion, l'espérance de vie d'un chien atteint d'épilepsie dépend de nombreux facteurs et peut varier considérablement. Il est important de suivre les recommandations de votre vétérinaire et de surveiller de près les symptômes de votre chien pour garantir un traitement rapide et adéquat en cas de complications.

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Le saviez-vous ?  

Les chiens étants capables de « pressentir » une crise d’épilepsie, certains d’entre eux sont dressés afin de devenir des chiens d’assistance pour personnes épileptiques. Ils alertent leurs parents avant la crise et ont appris à se coucher auprès d’eux lors de la crise afin de leur apporter du réconfort. Après la crise, ils peuvent apporter un téléphone, des médicaments ou encore aider leur propriétaire à se relever. 

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g. Les séquelles des crises d’épilepsie chez le chien

Les crises d’épilepsie chez le chien peuvent parfois laisser des séquelles, surtout lorsqu’elles sont longues ou fréquentes. On peut observer une désorientation passagère, une fatigue intense, des troubles de la coordination ou encore des changements de comportement. Dans certains cas, des crises répétées peuvent entraîner des lésions cérébrales. C’est pourquoi un suivi vétérinaire régulier et un traitement adapté sont essentiels pour limiter les risques et améliorer la qualité de vie de l’animal.